Quand le Silence n’est pas d’Or par Lourdes Duque Baron
Quand le Silence n’est pas d’Or est un livre de non-fiction captivant qui raconte l’histoire d’une famille qui a appris à apprécier les difficultés auxquelles elle était confrontée et à reconnaître les dons que l’autisme apporte.
Lourdes Duque Baron, auteure acclamée par la critique, partage son expérience personnelle en prenant soin de son fils autiste, Gregg Robinson Baron, et comment, grâce à Elvis Presley, il a appris à comprendre et à s’exprimer à travers la musique.
Quand le Silence n’est pas d’Or offre un regard intime et révélateur sur la façon dont l’esprit autistique diffère des autres.
Un moment clé du livre nous ramène à l’âge de huit ans, lorsque Gregg a prononcé ses premiers mots.
Comme le raconte Baron :
« Il a regardé pour la première fois le film This is Elvis. »
Le film, une biographie semi-documentaire du roi du rock ’n’ roll, se concentrait sur l’ascension extraordinaire d’Elvis Presley vers la célébrité et sa mort prématurée, plutôt que sur sa musique. C’est une chronique émouvante de sa vie, incluant ses moments privés, son incapacité à gérer sa popularité et les moments destructeurs de sa dernière performance.
Alors que la vie d’Elvis Presley se déroulait à l’écran, Gregg était assis, immobile, devant la télévision, captivé, émerveillé et complètement présent. Il regardait les mêmes images que nous avions vues six ans plus tôt, ce jour fatidique du 16 août 1977, lorsque la mort d’Elvis avait été diffusée dans le monde entier.
Gregg était assis, attentif et concentré, devant le film de plus de deux heures. Je ne l’avais jamais vu ainsi, comme si son esprit était en ébullition. Il réfléchissait à ce qu’il voyait à l’écran.
Plus tard dans la soirée, alors que Robin et moi nous préparions pour aller nous coucher, j’ai entendu des bruits de pas.
Ils venaient du couloir, d’abord doucement, puis de plus en plus forts.
« Gregg recommence », dit Robin. Il était convaincu que Gregg faisait une nouvelle crise. « Qu’est-ce que c’est cette fois ? » soupirai-je, exaspérée, en me dirigeant vers la porte.
Dès que j’ai ouvert la porte, j’ai vu Gregg aller et venir dans le couloir, en tapant des pieds, réveillant tout le monde dans la maison. Mais j’ai également entendu un son inhabituel, une voix gutturale que je ne pouvais identifier.
« Gregg, que fais-tu ? Que se passe-t-il ? » criai-je. Il m’ignora et continua comme avant, marchant d’un bout à l’autre, tout excité, gémissant et agitant les bras.
« Mon chéri, qu’est-ce qui ne va pas ? » Je m’avançai pour le calmer. Lorsque Gregg se retourna et me fit face, je réalisai que c’était sa voix que j’entendais. Il marmonnait des mots que je ne comprenais pas.
« E-L-V-I-S… E-L-V-I-S, E-L-V-I-S… » Gregg continua. Il fallut un moment pour comprendre complètement ce qui se passait. Mon fils parlait ! L’entendre parler me laissa sans voix et immobile. Je ne comprenais pas ce qu’il disait, cela ressemblait à une langue étrangère. Pourtant, il y avait une joie indéniable sur le visage de mon fils pendant qu’il dansait et sautait, tout en parlant de manière incohérente… « E-L-V-I-S… E-L-V-I-S, E-L-V-I-S ! »
Alors que Gregg continuait à parler, j’écoutais attentivement et essayais de comprendre les mots qu’il prononçait. De quoi parlait-il ? Puis cela m’apparut soudain, et je compris enfin ce que Gregg disait : « ELVIS ! » Il disait le nom d’Elvis Presley. Il épelait le nom d’Elvis.
Lorsque qu’un enfant atteint de troubles du spectre autistique tente de communiquer pour la première fois, c’est un moment significatif pour les parents. Entendre son fils parler semblait irréel ; le monde de l’auteure s’arrêta, et tout ce qu’elle connaissait disparut.
Grâce à cela, elle a pu se connecter à son fils, le découvrant et le voyant comme un jeune homme fascinant avec un esprit complexe. En tant que parents, ils ont commencé à apprécier les défis qu’ils vivaient en gérant le trouble du spectre autistique.
Et comment, grâce à leur foi en le Seigneur Jésus-Christ, ils ont trouvé la force nécessaire pour aider leur fils à grandir et s’épanouir.
Quand le Silence n’est pas d’Or explique comment la communication peut se développer de manière unique, les différentes expériences des soignants, et des histoires inspirantes de découverte de soi qui apparaissent en naviguant à travers la vie.
« Gregg est venu à moi, subhumain. Il manquait de compétences sociales et physiques et était totalement dépendant de moi. Mais, à sa manière unique, il m’a montré du respect et m’a révélé une meilleure version de moi-même. »
Surtout, Gregg m’a appris cette simple vérité : Le miracle de l’amour est le mystère de la vie.
– Lourdes Duque Baron